Du rose au morose
« Je me sens mal, je ne suis pas moi-même, je suis irritable, j’ai envie de pleurer pour un rien » ou « je n’ai goût à rien, je broie du noir, je n’ai pas envie de travailler, ni de sortir du lit ». Autant de sentiments qui se bousculent dans la tête. Entre un coup de déprime passager, saisonnier, qui n’a besoin que d’une cure de magnésium et un vrai mal être bien installé, comment faire la différence ? Quand est-ce qu’il est temps de demander de l’aide. Quand est-ce qu’on doit tirer le signal d’alarme ?
Entre coup de cafard et vraie dépression, il serait utile de faire la différence.
Un coup de blues est un état de mal être passager, dû à un problème bien précis, ou uniquement à un changement de saison, de boulot, de mode de vie. Il n’est pas inquiétant car il n’engage en rien la santé mentale de l’individu. On y a tous droit, en automne par exemple. Ce sentiment que les choses changent peut mettre dans un état de stress.
La dépression par contre est une vraie maladie. Pour pouvoir agir, il faut reconnaitre les signaux d’alarme.
Trois choses permettent de différencier une déprime d’une dépression.
La durée : un coup de blues qui dure un week end, quelques jours est une chose normale, humaine, cela fait partie des hauts et des bas de la vie. Une sortie entre copines, un ciné, un spa et ça va déjà beaucoup mieux.
Par contre, un mal être qui commence insidieusement, qu’on pense passager, mais qui s’installe dans le temps, dans notre vie. Qui pourrit notre quotidien, qui nous fait voir la vie en morose est un problème qui doit être pris au sérieux
L’intensité des symptômes : entre un coup de mou et une vraie dépression, la différence est l’intensité. Etre soulée par la vie, la routine, se dire qu’on n’a rien à se mettre en plus est une chose. Etre malade à force de broyer du noir, n’avoir goût à rien. N’avoir envie de rien, ni sortir, ni voir du monde. Rien n’amuse, rien ne fait du bien. Là c’est plus sérieux
Le signal d’alarme qu’on est en rentrer dans une phase comportement à risque : l’isolement. C’est un cercle vicieux, on s’exile pour ne pas souler les autres, on fait le vide autour de soi, on a un comportement odieux pour ceux qui nous tendent la main parce qu’on a du mal à dire qu’on a mal. S’en suit une spirale infernale. On n’ose plus appeler parce qu’on a provoqué la solitude. Cette amie qu’on a envoyé bouler, méchamment, on aurait bien besoin d’elle maintenant. Mais on a honte, on a peur du rejet. On a peur de tout d’ailleurs.
Notre conseil : appelez votre amie, appelez un parent, parlez-en à une personne de confiance. Il n’y a pas de honte à avoir besoin d’aide, au contraire. Le fait de se terrer et de penser qu’on va y arriver tout seul n’est pas une solution. Malheureusement, et heureusement, on a besoin des autres. Par ces temps plutôt troubles, où le vrai problème est la rupture de liens, il faut s’accrocher aux autres, solliciter leur aide.
Au pire, qu’est-ce qui se passe ? On vous tourne le dos ? Pas grave ça permet de faire le tri dans son entourage. Au mieux vous aurez une belle surprise. Le plus souvent un proche, mais parfois c’est quelqu’un d’insoupçonné, sur qui on n’aurait pas misé un iota, qui nous tend la main. Sinon, il reste les professionnels qu’on paie pour nous aider, nous écouter, faire le tri dans nos symptômes et nous proposer une aide et une prise en charge adéquate.